Portrait d'alum : Benoît Pirenne – Diplômé en 1986
Quel était le nom et prénom du doyen durant vos études ?
J’étais à la faculté jusqu’en 1986. Le doyen à l’époque était le Professeur Jacques Berleur, dont la signature figure sur mon diplôme, et qui fut aussi mon professeur de méta-informatique.
Quel genre d’étudiant étiez-vous ?
J’ai pu profiter du pont d’accès pour le programme de licence et maîtrise après un graduat en informatique à Liège. J’ai passé donc trois ans à la Faculté. J’imagine avoir été un étudiant plutôt calme! 😊
Quel est votre plus beau souvenir de vos études ?
Ce fut l’opportunité de pouvoir effectuer ce stage à l’étranger. Vivement encouragé par la faculté, il fut sans aucun doute le fait le plus marquant pour mon avenir et ma carrière. Je souhaite à tous les étudiants d’en obtenir un. Aujourd’hui encore, dans l’organisation où je travaille, j’encourage chaque année le recrutement d’une bonne quinzaine d’étudiants stagiaires de notre université locale.
Quel est votre plus mauvais souvenir de vos études ?
Je n’en ai pas vraiment.
Souhaitez-vous partager une ou plusieurs autres anecdotes sur vos études ?
Pas une anecdote spécifique mais de bon souvenirs de ces travaux de groupe que nous avions à effectuer pour tel ou tel cours. C’était toujours une opportunité de se retrouver chez l’un ou l’autre pour faire le travail et partager un verre! Ces travaux de groupe étaient en outre une excellente formation pour notre futur de professionnels constamment confrontés aux interactions sociales du travail en équipe.
Si vous deviez recontacter un professeur aujourd’hui, lequel serait-ce ?
Je garde un souvenir particulièrement vif d’un de ces moments “eureka” dont on fait parfois l’expérience. C’était dans le cadre du cours “entités-associations” délivré par le prof. Jean-Luc Hainaut. D’un coup vers la fin de la session, un flash de compréhension m’est apparu et soudainement je voyais le monde entier sous forme relationnelle: l’univers pouvait être divisé en entités associées entre elles! 😉 Cela m’a bien servi à de nombreuses reprises au cours de ma carrière. Donc oui, je lui exprime ma gratitude!
Une autre figure révélatrice au cours de mon passage à la Faculté était celle du professeur Jacques Berleur, doyen de la Faculté à l’époque, qui m’a introduit aux concepts de philosophie des sciences et à la mise en contexte des technologies dans la société. Des thèmes qui restent toujours jeunes et d’à propos.
Une fois vos études terminées, quel a été votre parcours ?
En quelques lignes (les détails sont sur mon profil LinkedIn): dès la sortie, un emploi temporaire auprès de l’ESO à Munich, où j’avais effectué mon stage, en attendant le service militaire. Ensuite, la même organisation m’a réengagé pour différents rôles successifs jusqu’en 2004. Les différentes positions à l’ESO (la plus grande organisation mondiale d’observations astronomiques au sol), m’ont dirigé vers la gestion des données scientifiques, domaine qui est devenu ma spécialité. Fort de cette expérience, j’ai obtenu ensuite un rôle d’établissement du système de gestion de données pour un groupe d’observatoires de l’océan sur la côte ouest du Canada. Là j’ai pu construire un système informatique en partant de zéro et contribuer de façon importante à la croissance d’une organisation initialement composée d’une douzaine de personnes et qui aujourd’hui en compte 160 (Ocean Networks Canada). Cela me permet maintenant non seulement d’être au service de la recherche de base mais aussi de servir la Société en général, au travers de la réalisation de projets importants tels que: alerte avancée aux tremblements de terre, préparation de séquestration de CO2 dans les roches basaltiques océaniques, simulation d’impacts de tsunamis, etc. De plus ma position actuelle me permet d’introduire au sein de notre organisation des concepts modernes de gestion des opportunités, des projets, de performance des équipes, et de mesure de succès.
Des anecdotes à partager sur votre parcours ?
A l’âge de 35 ans, je me suis retrouvé avec un choix de carrière important: voulais-je continuer sur le filon technique et devenir un développeur “senior” ou devrais-je plutôt choisir la voie de la gestion et les différents défis qu’elle me ferait rencontrer? J’ai choisi cette dernière sachant bien que mes compétences techniques allaient décroître à terme, mais je ne l’ai pas regretté. Les rôles de gestion m’ont offert des possibilités de participer à des projets importants à un tout autre niveau.
Des conseils pour les étudiants qui réalisent leur parcours universitaire ou qui vont sortir des études ?
Je souhaite aux étudiants sortant d’avoir des intérêts et des passions. Ce sont en effet des puissants moteurs dans la vie et si vous pouvez les suivre, n’hésitez pas. J’ai toujours été passionné par les sciences naturelles et j’ai pu -et continue à- être à leur service au plus haut niveau. C’est très satisfaisant, comme vous pouvez le voir au travers de certains des projets mentionnés ci- dessus. Cela dit bien sûr, si j’avais de 15 à 30 ans de moins aujourd’hui, je serais comme tout les diplômés d’ici et d’ailleurs: j’attendrais avec anxiété cet appel de SpaceX ou de Tesla en réponse à mes applications répétées! 😉
Un autre détail important pour les sortants: une éducation européenne est un excellent atout de par sa qualité et les aspects linguistiques qui en font souvent partie. Sur le plan international, les européens n’ont rien à envier aux nord-américains (à moins que vous n’ayez à faire face à des gradués des quelques écoles d’élite!). Nous sommes meilleurs que nous ne le pensons généralement! Et notre attitude réservée nous empêche d’être immédiatement reconnu. Après m’avoir vu agir pendant quelques années, notre PDG me répétait souvent que j’étais trop humble!
Ah oui, j’allais oublier: apprenez le mandarin!
Vous travaillez maintenant au Canada. Avez-vous des anecdotes à raconter sur votre expérience là-bas ? Peut-on comparer la Belgique à ce pays ?
Le Canada est un pays très intéressant. Pour ce qui est d’y vivre et d’y travailler, il représente un bon compromis entre la bureaucratie européenne/belge et le chacun-pour-soi américain. C’est un pays accueillant pour les immigrants: je m’y suis sentis tout de suite à l’aise, accepté et respecté, alors qu’en Allemagne, l’adaptation a pris beaucoup plus de temps.
La comparaison avec la Belgique est valable au niveau politique, avec des défis et conflits basés sur les langues nationales et qui font qu’à l’occasion les tempéraments s’emportent.
Géographiquement, le Canada est évidemment un pays aux perspectives et opportunités énormes: sous-peuplé, le Canada a la taille d’un continent. Pour l’anecdote, lorsque que je rentre au pays depuis l’extrême ouest canadien vers l’Europe, l’avion survole encore et toujours le Canada alors que nous avons déjà parcouru la moitié des 9 fuseaux horaires qui nous séparent!
Je vis à Victoria, capitale de la Colombie-Britannique, ville charmante et touristique sur l’île de Vancouver, une île dont la population est de moins d’un million d’habitants et dont la superficie égale la Belgique et le Luxembourg. Venez nous visiter … après COVID… 😊